samedi 28 novembre 2015

De l’intérêt de l’histoire : l’homme, entre société et culture

Introduction

L’histoire est l’étude des hommes dans le temps. Or qu’est-ce qu’un homme ? C’est un descendant d’Homo Sapiens, de sexe masculin ou féminin, et qui possède une organisation interne spécifique. Tous les hommes se ressemblent donc. D’un autre côté, tous les hommes sont différents : petits, grands, bêtes, intelligents, handicapés, malades, en bonne santé, sportifs, etc. Comment donc résoudre cette difficile équation pour avoir une vue historique des hommes ? Tout simplement en considérant les organisations humaines appelés sociétés, toutes différentes, ainsi que les structures mentales à l’œuvre dans la tête des hommes d’une même société considérée. Nous en parlions déjà pour différencier France et Etat Islamique.

I. L’homme dans une société

Découvrir le passé, découvrir l’homme, c’est découvrir une société limitée géographiquement, humainement et temporellement. Aristote (-384 ; -322), le philosophe du –IVe siècle responsable de l’école philosophique du Lycée, ancien élève de Platon (-428 ; -347) et précepteur d’Alexandre III dit « Le Grand » a écrit dans Politique : « l’homme est par nature un animal politique » (1.2). Il appartient nécessairement à un groupe d’hommes, qui l’acceptent plus ou moins bien, et avec qui il vit : ce sont ses voisins, sa famille, ses proches, et puis les représentants de l’Etat, les chefs politiques, etc. L’homme ne vit pas seul, il n’est pas une bête sauvage.

Or, chaque société est différente : en effet, rien de semblable entre la vie à Athènes au –IVe siècle, que l’on soit citoyen, femme, métèque ou esclave, et en France aujourd’hui. L’organisation gouvernementale, les structures publiques, les technologies disponibles, le degré de richesse, l’éducation, tout cela est différent d’une société à une autre, et même dans une même époque : la vie est différente en France, au Japon, et en Afghanistan. Aristote rajoute que l’homme sans cité est « comparable à l’homme traité ignominieusement par Homère de : Sans famille, sans loi, sans foyer ». Aristote n’a pas tort : la société commence avec son foyer, sa famille, et se poursuit dans une organisation plus vaste que l’on appelle tribu, Etat ou cité, avec ses propres lois, ses propres codes. Une tribu d’hommes préhistoriques est une société.

II. La culture dans l’homme

On peut poursuivre avec Aristote : « c’est le caractère propre à l’homme par rapport aux autres animaux, d’être le seul à avoir le sentiment du bien et du mal, du juste et de l’injuste, et des autres notions morales, et c’est la communauté de ces sentiments qui engendre famille et cité. » En bref, non content d’être dans une société, l’homme a aussi des structures mentales qui lui disent ce qui est bon, ce qui est mal. Ce qu’on a découvert avec l’anthropologie, c’est que ces notions varient.

La culture s’acquiert par l’éducation, qui passe par la famille, par la tribu, par l’école privée ou publique. Or, on y apprend effectivement à différencier le bien et le mal, le juste et l’injuste, pour pouvoir vivre avec les autres. Aujourd’hui, en France, nous savons que tuer quelqu’un, c’est un crime, quel que soient les raisons. Dans un autre ordre d’idée, dans un enterrement, nous portons du noir. Au Japon, c’est du blanc. Nous avons des valeurs morales, des habitudes différentes. Aux Etats-Unis, les armes sont tolérées, ce qui peut choquer un Français pour qui le port d’armes est prohibé.

Comme je le disais dans l’article cité en introduction, la culture permet de vivre ensemble : les gens qui partagent une même religion, des mêmes valeurs, une même éducation, des mêmes lois vivent mieux ensemble. Lorsqu’on proclame la laïcité, on indique que les gens peuvent ne pas avoir la même religion mais gardent les mêmes valeurs, éducations et lois : on peut pratiquer sa foi en tant que bouddhiste, musulman ou chrétien en étant Français.

Lors d'une guerre, on invoque des différences culturelles pour la justifier : si le Grec dit du Perse qu'il est un barbare, assurément celui-ci proclamera la même chose de son côté. On est toujours le barbare de quelqu'un.

Conclusion

En définitive, étudier l’histoire, c’est étudier une société et une culture dans un temps et un lieu déterminés, où des hommes, fabriqués comme nous, agissent différemment. Sacrifier un homme dans la société Aztèque, c’est normal. L’absence de peine de mort en France, c’est normal. Apprendre l’histoire, c’est donc apprendre que tous les hommes sont différents et semblables, et que personne n’est supérieur ou inférieur à qui que ce soit.

De l’Antiquité à aujourd’hui, les hommes n’ont pas évolué. Seules les sociétés, les cultures et la science évoluent, mais excepté cela, nous sommes les mêmes qu’il y a trois mille ans. Et l’intérêt de l’histoire, c’est de comprendre cela.

vendredi 20 novembre 2015

Point Actu : La France en guerre contre l’Etat Islamique ? (18/11/2015)


Avant-hier, les services de renseignement français ont entrainé une intervention à Saint-Denis. Il y a eu des coups de feu, des morts, et une explosion d’un kamikaze. Si vous voulez plus de détail, je vous conseille cette vidéo récapitulative :


Les hommes politiques français parlent désormais d’une guerre. Mais, comme le rappelait Marc Trévidic dans les vidéos dont j’ai déjà parlé ailleurs, ce n’est pas une guerre au sens juridique du terme, où s’opposent deux Etats. En effet, l’Etat Islamique n’est pas reconnu en tant que tel. M. Trévidic a rajouté que ceux qui étaient venus vendredi étaient des guerriers, c’est-à-dire des hommes dont la fonction est de porter la guerre avec eux. Mais frapper des citoyens français, et non des forces de police ou militaires, est-ce vraiment la marque d’une guerre ?

a) Le choix de la guerre

En 1914, convaincus que la guerre est défensive, les Français rentrent en guerre. L’éducation, le service militaire, la « Revanche », tous ces éléments expliquent le volontariat, et « l’Union Sacrée » des partis politiques.

En 2015, qui pense avoir choisi la guerre ? Qui pense avoir un droit de décision sur l’envoi des forces militaires françaises ? Pas moi. Ceci s’explique aussi par la professionnalisation de l’armée, qui a moins de comptes à rendre à l’ensemble de la nation. Mais qui envoie les forces françaises ? Le gouvernement. Or, ce gouvernement est celui que nous avons élu, et c’est lui qui a pris depuis quelque temps l’initiative de frapper les positions de l’E.I. en Syrie. Si le gouvernement parle alors d’une guerre, c’est bien que nous sommes en guerre, mais pas au sens de 1914 où l’adhésion de tous était spontanée.

b) Les buts de guerre

Toute guerre a un objectif. Celui de la France était, avant vendredi, de s’occuper avec la Coalition d’une organisation terroriste. Depuis qu’on parle de guerre, l’objectif reste le même, puisque l’E.I. n’est toujours pas vu comme un Etat. Peut-on déclarer une guerre contre des organisations autres que des Etats ? Oui. G. W. Bush avait parlé après les attentats du 11 septembre 2001 d’une « War on Terror », d’une guerre contre la Terreur, contre le Terrorisme. 

On trouve donc comme objectifs le démantèlement de l’E.I. et le rétablissement de l’autorité irakienne. Toutefois, lorsqu'on parle de la Syrie de Bachar Al-Assad, allié des Russes, tout est moins clair.

De l’autre côté, l’E.I. a pour objectif d’établir un califat sans contestation possible, ce qui est rendu impossible par la Coalition et la mise au ban internationale. Ses raisons plus idéologiques et religieuses sont connues, mais peu étudiées, et je ne m’aventurerai pas sur le sujet, à part pour rappeler que la guerre se colore toujours d'idéologie, dans laquelle on peut trouver la religion.

c) Les effets de la guerre

L’envoi d’un porte-avions, les frappes françaises organisées depuis le 27 septembre 2015, c’est la projection de la force française à l'étranger. Les cibles ? Des camps d’entraînement, mais aussi des objectifs stratégiques, comme des convois ou même des villes. Une guerre portée sur le territoire de l’E.I. en somme.

En face, l’E.I. n’a pas les mêmes possibilités stratégiques et opérationnelles, si ce n’est pour envoyer, ou renvoyer des français chez eux pour qu’ils commettent en leur nom des attentats. Mais ces attentats, loin de frapper des objectifs stratégiques, l'armée ou la police, ont des visées idéologiques et culturelles réelles. Il faut frapper le cœur de la population et porter la terreur. A ce titre, vendredi ne ressemble pas à un acte de guerre mais à un attentat. On définit un attentat de la mnière suivante (CNRTL) : "Entreprise criminelle perpétrée contre une personne ou contre une communauté, et particulièrement dans un contexte politique". On parle bien d'un crime, et pas d'un acte de guerre. Même chose mercredi : on avait sous les yeux une opération de police.

Et pourtant, depuis toujours, lorsque deux Etats ou cités sont en guerre, il y a des chocs entre armées, sur le champ de bataille, même si aujourd’hui on parle plutôt de « guerre asymétrique », mais il y a aussi toujours eu des forces plus réduites, des commandos ou des corps expéditionnaires, envoyées saccager et piller le territoire ennemi, loin de la ligne de front. Il suffit de lire un des auteurs antiques pour le voir : on pille la campagne, on massacre les paysans et on récupère la nourriture avant de rejoindre l'armée complète. Des opérations de coup de main ont toujours eu lieu dans les cités, pour terroriser la population et les pousser à la reddition.

Les forces terroristes rentrent donc dans cette catégorie de guerrier infiltré capable de tuer sans état d’âme, et d’obéir aux ordres lointains de l’E.I., pour porter la terreur. Ils agissent en fait comme les premiers Hachichins, les Assassins, envoyés dans des missions souvent mortelles. Par voie de conséquence, il s’agit d’une guerre avec une préparation et un envoi de personnel dans la société française pour la frapper au moment opportun.

Conclusion

Pour conclure, il est bon de réfléchir avec cet article sur l’antériorité des objectifs de l’Etat Islamique. Maxime Vaudano rappelle que la France appartient depuis un an à la Coalition contre l’E.I., et que depuis longtemps l’E.I. se considère en guerre avec la France. Une guerre qui se colore, comme toutes les guerres, d’idéologie et de religion : pas besoin de vous donner des exemples précis, il vous suffit de penser à la bataille de Lépante (1751), une des plus importantes batailles navales de l’histoire, marquant une guerre opposant une coalition menée par l’Espagne face à l’Etat Ottoman ; on pense aussi à la Guerre de Corée (1950-1953) où les Communistes du nord ont voulu envahir les non-Communistes du sud, les deux parties soutenues par les Chinois ou les Américains. Religion et idéologie, ou les guerres culturelles.

mardi 17 novembre 2015

Point Actu : François Hollande à la Sorbonne, la culture française à l'assaut de la culture de l'E.I. (16/11/2015)


Le Président de la République Française est venu faire sa minute de silence à la Sorbonne, l’université qui compte le plus de victimes en France, à savoir trois. C’est à la fois la preuve d’un soutien aux familles des victimes, et à la fois la présentation de ce que je disais hier : la lutte entre deux cultures, résumée avec humour (et sérieux !) dans la vidéo ci-jointe.


Mais qu’est-ce que la culture, symbolisée par la Sorbonne ? Comment se présente-t-elle, comment se diffuse-t-elle ? Et pourquoi deux cultures s’opposeraient-elles ? C’est là tout l’enjeu de la question, d’autant plus quand on étudie l’histoire et qu’on se rend compte que la lutte entre deux cultures a toujours été prégnante dans l’histoire de l’homme, et j’en veux pour exemple le premier historien de l’humanité.

a) Digression grecque

Hérodote (-484;-420) a écrit l'Historiè. Pour le grec, ce mot signifie « Enquête », mais nous avons traduit ce mot par « Histoire »  : « En présentant au public ces recherches, Hérodote d'Halicarnasse se propose de préserver de l'oubli les actions des hommes, de célébrer les grandes et merveilleuses actions des Grecs et des Barbares, et, indépendamment de toutes ces choses, de développer les motifs qui les portèrent à se faire la guerre» (Livre 1). L’objectif est clair pour cet historien : parler de tous, malgré les différences culturelles évidentes entre Grecs et Barbares, et créer une postérité, pour que rien ne soit oublié. C'est encore l'objet de l'histoire aujourd'hui, une enquête à partir de sources pour découvrir une société et une culture à un moment donné.

Au livre 8, paragraphe 144, on trouve les mots suivants : « le corps hellénique [les Grecs] étant d'un même sang, parlant la même langue, ayant les mêmes dieux, les mêmes temples, les mêmes sacrifices, les mêmes usages, les mêmes mœurs, ne serait-ce pas une chose honteuse aux Athéniens de le trahir ? ». Hérodote définit la grécité, et l’envoyé athénien explique aux Lacédémoniens qui tardent à intervenir contre l’envahisseur perse que les Athéniens ont à cœur l’intérêt des Grecs. La lutte entre Perses et Grecs est ramenée à une lutte d’ordre culturel. Ils sont différents, ils ont d’autres dieux, ils ont d’autres régimes, donc ce sont nos ennemis. C’est plus complexe, mais cela permet de comprendre de nombreuses choses dans l’histoire de l’humanité. Le rejet culturel est cause de nombreuses guerres. Le sang c’est le droit du sol et de la famille, la langue c’est l’éducation, les mœurs c’est encore l’éducation, les dieux et les temples c’est la tradition.

b) Une lutte culturelle entre France et Etat Islamique

Lorsque la France proclame son fameux « liberté, égalité, fraternité », c’est un véritable programme culturel qui est en jeu. Le Français moyen a intériorisé par l’éducation, par le milieu socio-culturel, par les médias, par les livres, toutes ces valeurs de démocratie, de laïcité, de respect d’autrui. Pour nous, être libre, c'est normal.

Quant à l’Etat Islamique, il proclame bien plutôt une sorte d’Ordre Moral, lié à la répétition sans interprétation aucune du Coran. En effet, avant l’E.I., de nombreux pays arabo-musulmans adaptaient le Coran, l’interprétaient pour créer un régime politique viable. Ce n’est plus le cas désormais. Cette culture rigoureuse s’accompagne d’un rejet violent de l’étranger, assimilé à un démon et à un débauché. Par l’occupation de territoires et l’endoctrinement de la population à base de slogans, de films, ces normes et ces valeurs se sont propagées dans le monde entier à cause d’Internet, qui peut être un vecteur de liberté comme d’obscurantisme. Ce rejet de l’étranger devient un rejet du non-musulman, de l’impie, ce qui justifie sa mort ou son esclavage.

Notons ainsi au passage que le musulman sunnite de l’E.I. a le droit de violer toutes les femmes non-sunnites, et de tuer ou de réduire à l’esclavage tous les hommes et les enfants non-sunnites. Rappelons immédiatement la chose qu’un Européen ne comprend pas : les musulmans sunnites massacrent aussi bien les chrétiens que les musulmans chiites. Et cela s’explique par un contexte très animé depuis, devinez quoi, la guerre en Irak de 2003. Passons pour le moment.

Conclusion

Il y a donc une lutte culturelle en jeu, et l’Etat français devrait combattre la culture ennemie par sa propre culture de tolérance et de paix. C’est la seule solution pour combattre dans l’œuf l’adversaire. Outre les frappes militaires sur le terrain, il faut une éducation qui dispose de moyens conséquents, d’une considération importante, qui permettrait enfin de répondre à l’idéologie de nos ennemis. Notre culture de liberté et de paix doit annihiler la culture obscurantiste du djihad et de la haine.

lundi 16 novembre 2015

Point Actu : les attentats de Paris, le crime de guerre de l’E.I. (13/11/2015)


Introduction

Longtemps j’ai eu l’envie de mettre en place un nouveau blog, qui traiterait dans les grandes lignes d’histoire, de géopolitique et d’actualité. Longtemps j’ai cherché le temps et la force de m’y atteler. Mais j’étais loin de me douter que ce serait un attentat au cœur même de Paris qui me ferait définitivement sauter le pas. J’étais le vendredi 13 novembre 2015 à Paris toute la journée, et, comme tous, je n’étais pas prêt. Avant de lire la suite, sachez que, comme tous, je suis de tout cœur avec ceux qui ont été impliqués, directement ou indirectement, dans ces événements indescriptibles qui apparaissent comme des massacres froids et calculés. Courage.

Et comme tout événement effroyable qui fait des centaines de victimes innocentes, cet attentat sur Paris, qualifié de manière très maladroite par BFM TV de « Terreur sur Paris » le soir-même, fait des émules dans toutes les catégories de la population, et a poussé le gouvernement à remettre plus ou moins en question sa politique de sécurité.

Le problème principal dans ce genre d’événements, ce sont les commentaires à vif, et les questions que se posent tout le monde : pourquoi. Pourquoi des gens tireraient sur des innocents ? Pour quels motifs ? Qui est ce lointain Etat Islamique qui a planifié ces attentats ? Pourquoi existe-t-il ? Les musulmans sont-ils tous dangereux ?

Cette suite de questions polémiques est la conséquence logique de la peur. La peur d’avoir pu être à la place des cent trente-deux victimes, des centaines de survivants et même de leurs familles. A cette peur se greffe un autre type de peur, suscitée par l’incompréhension face à un ennemi qui nous veut du mal. Cette deuxième peur est beaucoup plus insidieuse. Contrairement à la première où on attend une réponse gouvernementale, la deuxième peur nous renvoie à notre quotidien : qui est capable de faire une chose pareille ? Et les amalgames surgissent : le noir est un terroriste, le Coran est un livre maléfique et les musulmans sont tous des terroristes. Non. Je dis non.

Nous devons faire un bilan sécuritaire, c’est évident. Nous devons faire le deuil, c’est clair. Mais ce qu’il faut avant tout, c’est comprendre qui on a en face de soi. Je prépare ainsi une série d’articles sur la genèse de l’Etat Islamique, car j’estime que face à un ennemi, il faut le comprendre pour mieux le combattre.

Si vous voulez des réactions à chaud réfléchies et satisfaisantes, vous trouverez Marc Trévidic. Ancien juge, spécialisé dans les affaires de terrorisme, il a fait trois apparitions où il revient sur des choses fondamentales que les gens devraient comprendre. Je résume sa parole en étoffant un brin.


a) Les acteurs de ces drames

L’Etat Islamique a une réserve de volontaires professionnels, prêts à se faire exploser en France. Ils ont une formation et une détermination de fer. Ce n’est pas le premier bonhomme de la rue. Ce qui est effarant, comme le rappelle Trévidic, c’est que ces attentats montrent que l’E.I. a suffisamment d’hommes pour en perdre volontairement dans des attaques kamikazes.

De plus, il faut rappeler qu’il y a une organisation externe, des gens qui tirent les ficelles. Ceux qui ont tué sont des « guerriers », certainement pas dans le sens noble du terme, mais dans le sens « qui fait la guerre », et ce sans états d’âme. Mais n’oubliez pas que derrière, il y a les planificateurs qui ont ciblé à l’avance le Bataclan et les bars. Pas seulement pour des motifs religieux, comme ils veulent le faire croire, mais surtout pour de la publicité. Il faut choquer, et ça marche.

b) L’essor de l’E.I. est politique et culturel

De manière très intéressante, M. Trévidic rappelle que l’organisation qui n’était qu’un simple embryon en 2012, s’est accrue de manière formidable. Ce grossissement, que nous aurions dû combattre, leur permet d’avoir une capacité de projection, d’exportation de la mort si vous préférez.

Ils exportent aussi une culture, qui n’est pas combattue selon M. Trévidic, ou pas suffisamment. Paradoxalement, cette culture interdite est accessible par tous à cause d’Internet. On connaît les discours et les scènes de décapitation, mais on n’imagine pas assez leurs impacts sur la tête de certaines personnes en France. Cette culture peut être portée par le milieu social, car il en existe de plus réceptifs que d’autres, par l’éducation, rarement capable de combattre cette radicalisation par la faiblesse de ses moyens et sa sous-estimation par tous, par la famille, par les amis. Les esprits simples et en quête de revanche sur une société qu'ils rejettent sont séduits.

c) Comment lutter contre la culture du terrorisme ?

La lutte contre la radicalisation doit alors porter sur tous les plans : du quartier sensible à la projection de la culture française dans le monde, dans tous les milieux. Et là, Trévidic porte la réflexion au rang international : oui, il y a des attaches locales, mais le contexte international joue évidemment un rôle. Il rappelle que les Etats-Unis, et en fait le monde, traitent avec des pays aussi fondamentalistes religieusement que l’E.I., mais qui sont libéraux économiquement. On arrive à l’équation inédite : Fondamentalisme + libéralisme = amitié. C’est évidemment un peu plus complexe, mais il est vrai que le système international a un rôle dans tout cela.

La culture passe aussi, il est important de le rappeler, par l'éducation, le milieu socio-économique, le lieu de vie, on y reviendra plus tard.

Le bilan de l’ancien juge est qu’il faut tenir bon, et attaquer préventivement avant qu’ils ne retentent une nouvelle attaque. Ils analysent nos réactions en ce moment précis, soyez sages.

Voici deux autres vidéos de cet homme :



Pour conclure, je dirais qu’il est temps de faire son deuil. La riposte viendra. Courage encore, françaises et français.